Ceci n'est pas du flan : 5 clichés sur l'éco-conception graphique

L’éco-conception graphique, vous allez en entendre parler de plus en plus. Si la communication a été un secteur d’activité un peu à la traine sur le sujet, elle comprend de plus en plus l’impact qu’elle peut avoir sur l’environnement et la biodiversité. Pourtant, il n’est pas encore simple de convaincre de l’importance de l’éco-conception graphique lorsqu’il s’agit de concrétiser un projet. Les habitudes ont la vie dure et les clichés persistent. Voici 5 clichés sur l’éco-conception graphique (pourtant faciles à déconstruire :)) !

Photo d'une illustration encadrée en décoration dans un salon

Cliché 1
« L’éco-conception graphique, c’est trop contraignant »

Il est vrai que lorsqu’on commence à détricoter toutes les étapes nécessaires à la création d’un seul outil de communication pour en évaluer son impact, ça peut sembler impressionnant. Réfléchir au papier, aux encres, aux typographies, à l’iconographie, au format, au transport, au poids des données à stocker, ça fait beaucoup de sujets pour un si petit flyer. Mais je vous rassure, la réalité n’est pas si complexe à appréhender.

En fait, pour vous, client.e, ça ne change presque rien. Il s’agira pour vous de l’inclure directement dans votre brief initial, dès le début du projet, et votre graphiste prendra le relai 🙂 C’est elle ou lui qui laissera parler sa créativité et ses compétences pour réfléchir au meilleur compromis possible pour votre projet. Et comme tout.e créatif.ve qui se respecte, il ou elle saura voir ces « contraintes » comme de véritables tremplins de créativité !

Vous voulez réduire le taux d’encrage de votre flyer ? Faisons évoluer votre identité visuelle  pour y inclure des couleurs éco-encrées ou une typographie plus légère ! Vous voulez éviter le gaspillage de ressources ? Privilégiez un papier recyclé et un format simple !

Cliché 2
« On ne peut plus se démarquer »

Lorsque je vous parle de choisir des formats standards pour vos documents papiers ou de simplifier le design de votre site web, l’interrogation est légitime. Pourtant, votre force de frappe ne réside pas dans la complexité de la forme de votre dépliant ou dans le slider de votre page d’accueil. En tout cas, pas uniquement. À trop vouloir en faire, on peut aussi finir par s’éloigner de l’expérience client, perdre en lisibilité ou en cohérence, bref perdre sa crédibilité ou le fondement de ce que l’on propose.

Par ailleurs, qui a dit qu’un document au format A4 ou A5 devait être ennuyeux ? À défaut de jouer avec les découpes, pourquoi ne pas jouer avec la matière ou le pliage ? Choisir un autre procédé d’impression ? Jouer avec les couleurs, le traitement des images ou les typographies ? Les champs créatifs sont très larges ! Faites confiance à votre graphiste pour créer un support pertinent et attractif, tout en réduisant son impact environnemental 🙂

Cliché 3
« Ça coûte cher »

Un des objectifs de l’éco-conception graphique, c’est de communiquer mieux. En clair, respecter un certain équilibre entre l’imprimé et le digital, réfléchir à la pertinence des supports, à leur confection, à leur durée de vie, à leur mode de production, etc. Si votre démarche est claire, alors vous avez un meilleur regard sur vos dépenses. 150 000 flyers réalisés sur un papier couché, blanchi, pelliculé et produit à l’autre bout du monde vous semble coûter moins cher que 10 000 flyers éco-conçus ? C’est faux. En effet, le coût social et environnemental est bien plus élevé. Et avez-vous pensé au retraitement des déchets ?

Le constat est aussi vrai pour votre budget. Car sur ces 150 000 exemplaires, combien sont bien arrivés entre les mains de votre public cible ? Et combien ensuite ont été utilisés et conservés plus de quelques minutes ? Combien, enfin, vous ont réellement permis de vous démarquer et d’être clairement identifié ? Probablement très peu. Imprimer de plus petites quantités, en veillant à la qualité de la confection et à la pérennité du message aura à l’inverse une retombée bien plus efficace pour un coût maîtrisé.

Cliché 4
« C’est du greenwashing »

Je vous l’accorde, la limite peut être ténue. Mais ça, ça dépend aussi de l’importance que vous accordez à votre image de marque. Prendre conscience de l’impact de ses outils de communication, c’est aussi prendre conscience de l’impact de son activité à part entière. Mais il est vrai que la communication n’est pas toujours le premier levier auquel nous pouvons penser lorsqu’il s’agit d’améliorer ses pratiques. Et pourtant, c’est bien la communication qui est la porte d’entrée vers votre activité ; sa résonance est donc très forte.

Choisir de travailler sur l’éco-conception de ses outils de communication pour faire bonne impression et en oublier tout le reste n’est pas viable. Car oui, on finit toujours par retrouver la poussière sous le tapis. Pensez que c’est votre image que vous mettez en jeu et que les conséquences du greenwashing sont très lourdes. Le greenwashing pourra vous faire perdre la confiance de votre clientèle, créer de la confusion sur vos intentions mais aussi avoir une lourde répercussion financière.

Edit 29/03/2023 : Au moment de l’écriture de cet article, la Commission Européenne renforce sa réglementation anti-greenwashing, concernant notamment les labels « naturels », « neutres pour le climat » ou « recyclés ». Plus d’informations : https://environment.ec.europa.eu/topics/circular-economy/green-claims_en

Cliché 5
« C’est du flan »

N’attendez pas de l’éco-conception graphique qu’elle fasse baisser la température de la planète de 2°C. Ni qu’elle replante les arbres de la forêt amazonienne. Elle ne produira pas non plus des supports « 100% neutres en carbone ». Mais elle fera son maximum pour réduire les effets néfastes de la communication pour engager une démarche plus vertueuse. 

L’éco-conception graphique repense toutes les étapes des outils produits, mais elle rayonne aussi bien au-delà. Elle nous fait réfléchir aux informations diffusées (éviter le trop plein, la consommation rapide, le manque de fond). Elle nous permet de renouer le lien avec les personnes à qui l’on souhaite s’adresser (et que l’on qualifie parfois trop simplement de cible). Elle nous permet de relativiser sur les notions de quantités, d’apparences ou de gestion du temps. Bref, l’éco-conception est un beau flan qui peut agir au niveau social et environnemental au-delà même de sa jolie image. Et on en dit pas autant de toutes les pâtisseries 🙂

Vous souhaitez un support éco-conçu ? Je vous écoute !